Anoli
Granier
IGUANES
Des pélicans aux Antilles
Le pélican
Le pélican |
Le Capitaine Jonathan,
Étant âgé de dix-huit ans
Capture un jour un pélican
Dans une île d'Extrême-orient,
Le pélican de Jonathan
Au matin, pond un œuf tout blanc
Et il en sort un pélican
Lui ressemblant étonnamment.
Et ce deuxième pélican
Pond, à son tour, un œuf tout blanc
D'où sort, inévitablement
Un autre, qui en fait autant.
Cela peut durer pendant très longtemps
Si l'on ne fait pas d'omelette avant.
Robert Desnos
Un soir de juillet 2007, au coeur de la Mangrove Guadeloupéenne
Garde-Boeuf en Guadeloupe
Chutes du Carbet
Seconde chute : 110 mètres
première chute : 125 mètres
La grande cascade
A cette heure, elle n'est sensible,
La grande cascade du roc,
Qui par son tonnerre d'un bloc,
La nuit la rend toute invisible.
Et, pourtant, sa rumeur compacte
Décèle son bavement fou,
Sa chute à pic, en casse-cou,
Son ruement lourd de cataracte.
Un instant, l'astre frais et pur
Écarte son nuage obscur,
Comme un oeil lève sa paupière ;
Et l'on croit voir, subitement,
Crouler des murs de diamant
Dans un abîme de lumière.
Maurice ROLLINAT (1846-1903)
La Citerne
Un ancien cratère ... un lac au pied de la Soufrière ... et toujours du brouillard... ( Mais en Savoie, le week-end a été très humide dans les vallées... heureusement la neige tombe en altitude. Il ne manque que le froid pour qu'elle puisse tenir.)
La soufrière;
Pas un paysage, une montagne
Coeur de l'île, sans elle, pas de vie...
Puits de la Guadeloupe, toute l'eau de mer s'y déverse...
Elle la filtre, la distille avant de la rejetter, douce, dans les rivières...
La beauté du soufre !
La Soufrière
Beauté et force des arbres
Au petit matin, entre la Nièvre et l'Yonne...
A un vieil arbre
Tu réveilles en moi des souvenirs confus.
Je t'ai vu, n'est-ce pas ? moins triste et moins modeste.
Ta tête sous l'orage avait un noble geste,
Et l'amour se cachait dans tes rameaux touffus.
D'autres, autour de toi, comme de riches fûts,
Poussaient leurs troncs noueux vers la voûte céleste.
Ils sont tombés, et rien de leur beauté ne reste ;
Et toi-même, aujourd'hui, sait-on ce que tu fus ?
O viel arbre tremblant dans ton écorce grise !
Sens-tu couler encore une sève qui grise ?
Les oiseaux chantent-ils sur tes rameaux gercés ?
Moi, je suis un vieil arbre oublié dans la plaine,
Et, pour tromper l'ennui dont ma pauvre âme est pleine,
J'aime à me souvenir des nids que j'ai bercés.
Léon-Pamphile LE MAY